Comme une pincée d’or
au milieu des ténèbres,
la vie croissait,
la vie croissait au fond du sein.
La vie croissait,
la vie croissait sans fin,
la vie croissait
comme un battement comme un battement comme un battement.
La vie croissait
comme un enveloppement raffiné de satin.
La vie croissait comme un fait, comme un droit, comme une liberté.
La vie croissait comme un soulèvement.
La vie croissait comme une veine battant dans un volcan.
La vie croissait dans la souffrance et la douceur infinies du levant,
aimantée par l’invincible treillis vivant des étoiles.
La vie croissait, la vie croissait, la vie croissait sans fin
comme une pincée d’or dans un frôlement de thym et de satin.
Comme une pincée d’or
tombée dans un écrin,
comme un fait de chair,
comme un droit divin,
la vie croissait au milieu de la nuit et revenait
contre le crime et contre l’ombre
et revenait
et revenait sans fin peupler le monde.
Comme une pincée d’or
vibrant dans un écrin,
remplie de gènes et d’âme,
pleine de membres fins,
la vie a pris la nuit comme un coeur par la main
et s’est ruée pendant neuf mois dans la jouvence.
La vie avait traversé la rivière liquide,
la vie s’était semée dans le sein du destin
et l’ovule éclaté enroulait ses volutes
rempli de houle,
rempli de rire amniotique.
La vie était un fait
rond comme une planète
où je me déployais
sans frein,
rempli de rire,
rempli de houle amniotique.
La vie croissait la vie croissait la vie croissait
sans fin
comme une bombe de soleil
dans la petite main géante
des mères et du cosmos.
La vie croissait.
Comme une pincée d’or dans un levain,
la vie croissait
comme un fruit ardent dans le sein,
la vie croissait dans son entêtement noir, doux, roux, puissant, doré
d’éternel gamin.
La vie croissait.
La vie voulait.
La vie gazouillait, montait, tournait, hurlait, revenait,
donnait des coups de poings,
de pieds,
contre la paroi veloutée
de la chair chaude du sein
où elle frottait sa tête et son nez
la bouche autour du pouce
en se racontant des histoires drôles, érotiques
et non-verbales.
La vie la vie la vie sans fin
ondoyait partout dans sa beauté, ses vagues et sa puissance,
comme le seigneur des seigneurs
enrobé dans la chair sacrée des naissances,
comme une goutte d’or et de soleil
tombée du plus haut,
montée du plus profond
des rêves,
tramée de sèves, tramée de mystère, tramée de puissance.
La vie dansait la vie dansait la vie dansait
dans l’immense coupole arrondie des fêtes.
La vie dansait la vie dansait la vie dansait
à l’ombre du coeur.
La vie dansait la vie dansait la vie dansait
dans le coeur chaud du protecteur.
Paris – Pondycherry – Montréal – Ottawa
1970 – 1992
Beaucoup de poèmes de Jacques Renaud ( Loup Kibiloki )
Loup Kibiloki ( Jacques Renaud ) : Plusieurs suites poétiques de Loup Kibiloki ( Jacques Renaud ) – Des poèmes à Shiva – Des histoires, des comptines, des contes. En prose ou en versets libres. Parfois bizarres, parfois pas.
Suites poétiques, Loup Kibiloki ( Jacques Renaud ) : Les Enchantements de Mémoire – Sentiers d’Étoiles – Rasez les Cités – Électrodes – Vénus et la Mélancolie – Le Cycle du Scorpion – Le Cycle du Bélier – La Nuit des temps – La Stupéfiante Mutation de sa Chrysalide
Un chic chat dans l’coma – Un ballon dans un cochon — Elle a trop bu de jus d’ tortue
Le miracle de l’écrivain dans l’donjon – Petit Matou (paroles pour chanson de plage et d’été, tendre, kétaine et rythmée) – La pluie, de ses dents rondes et bleues – Filez, filez, ô mon navire – (poème qui se chante) (et bateau d’avril)
Un coup bavant du Grand Avide, ou Kafka aurait pu l’dire
Crassus le Gigueur ou Comment ouvrir le sol sous les armées – Le Cliquetis de la croquignole — La logique est une muette qui ne cesse de nous faire signe – La soeur d’Absalon, ou le ciel et l’enfer interdits aux comiques
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