Avons-nous jamais vécu en démocratie? Pétitionne, trace ton x, cause toujours.


« Sache que jamais les hommes ne se sont crus aussi libres qu’à présent, et pourtant, leur liberté, ils l’ont humblement déposée à nos pieds.»  — Dostoïevsky – Le Grand Inquisiteur; dans Les Frères Karamazov, II, V,  V.

« Le monde tout entier aspire à la liberté, et pourtant chaque créature est amoureuse de ses chaînes. Tel est le premier paradoxe et le noeud inextricable de notre nature.»  —  Shrî Aurobindo, Aperçus et pensées.

Très belle murale montréalaise, au Québec. La photo est de Hugues Morin. On peut lire en haut, à droite: “Based on a True Story.” «…Cette murale aux thématiques amérindiennes couvre un mur immense du côté est d’un édifice situé du côté sud de la rue Duluth, juste avant d’arriver au coin de St-Laurent», écrit Hugues Morin sur son blog, L’Esprit Vagabond. La photo date vraisemblablement de 2009. (Source : cliquer.)

« Il y a trois sortes de tyrans. Les uns règnent par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession de race.»  —   Étienne de la Boétie, De la Servitude Volontaire, 1555 (publication complète, 1576).

« L’homme est amoureux du pouvoir; aussi est-il soumis à la faiblesse. Car le monde est une mer et ses vagues de force se heurtent et déferlent sans cesse les unes contre les autres; celui qui veut chevaucher la crête d’une seule vague doit s’effondrer sous le choc de cent autres.»  —   Shrî Aurobindo, Aperçus et pensées.

« L’envol incendié de l’Amérindie file en nous comme une comète. L’Amérindie scintille, scintille, scintille, libre dans l’immortalité des temps, libre dans l’inoubliable souvenir qui ne cesse de s’étendre, libre dans la stupéfiante persistance de sa foudre.»  —  Loup Kibiloki (Jacques Renaud), La Stupéfiante Mutation de sa Chrysalide.


La démocratie, nous ne l’avons jamais exercée. Sinon illusoirement, sur un mode naïf ou fantasmatique.

Sauf. Sauf vraisemblablement au cours d’une certaine période, par osmose et par tendance naturelle, sur l’immense territoire libre et «métissant» de la Nouvelle-France.

Pas plus que les Européens qui débarquèrent en Amérique du Nord il y a des siècles, nous ne savons aujourd’hui, et sur le même territoire, ce qu’est la démocratie naturelle et vivante qui s’y exerçait.

Disons-le tout de suite: un système électoral n’est pas la démocratie; l’idée d’assimiler l’un à l’autre, une idée très répandue, est une idée ridicule (et ici), une sorte de superstition.

Les Européens qui débarquèrent en Amérique – en ce qui nous concerne ici, en Amérique du Nord – provenaient de régimes autoritaires. On pourrait dire sommairement qu’ils avaient l’habitude d’être sous autorité.  Ça n’allait pas nécessairement s’améliorer avec la Révolution Française, mais ce n’est pas le propos de cet article.

Ces immigrants européens abordaient des terres où la démocratie tribale et la liberté étaient naturelles, vivantes, pratiquées vraisemblablement depuis des millénaires. Sans État. Ce qui témoigne certainement d’une différence de conscience. De conscience tout court. Ainsi était le Nord de l’Amérique.

Carte de la Nouvelle-France avant 1763. Source: Wikipedia, Nouvelle-France.

Cette démocratie était, à mes yeux, supérieure aux démocraties anciennes de type athénien (disparues, à toutes fins pratiques, depuis longtemps à l’époque évoquée ici) en ce que tout le monde, en Amérique du Nord, participait librement: on pense essentiellement, ici, aux populations (mais elles n’étaient pas les seules) du vaste territoire délimité, grosso modo , au Sud par le Rio Grande, plus haut par les territoires nordiques et inuits et les incluant, à l’Ouest par les Rocheuses (peut-être jusqu’au Pacifique), et par l’Atlantique à l’Est.

La carte de la Nouvelle-France avant 1763 en donne une idée.

On trouve ceci dans Essai sur les moeurs et l’esprit des nations de Voltaire, qu’on ne peut pas soupçonner de se fendre en quatre pour dire du bien de l’Amérique du Nord ou de la Nouvelle-France :  les deux, selon lui, étaient peuplées de barbares  (lire Voltaire, le Canada, la Nouvelle-France: anéantir l’Acadie et autres citations ). Néammoins :

« Les peuples qu’on trouva dans le Canada n’étaient pas de la nature de ceux du Mexique, du Pérou et du Brésil…  Ils ne connurent jamais le gouvernement monarchique…» (notons, en passant, que c’est aussi le cas de la Suisse..).  —  Voltaire, Essai sur les moeurs et l’esprit des nations, Chapitre CLI (151) : Des possessions des Français en Amérique.

Sur ces territoires nord-américains, où la démocratie s’exerçait naturellement, nous sommes aujourd’hui aux antipodes de la démocratie et, en plus, nos libertés sont sous menace constante depuis des décennies, une menace sourde et bien réelle.  On a instauré, il y a assez longtemps, un ersatz de démocratie, une superstition persistante : le petit x du vote, une sorte de pacte «magique», un rituel qui, chaque fois, nous paralyse après coup pour des années et nous plonge chaque fois comme en hibernation de démocratie vivante.

Un parlement ouvert: On parle, on discute, on écoute, on intervient en temps réel – on attend pas cinq ans … Représentation de Pontiac préparant la rébellion contre les Britanniques en 1763; c’est une gravure de d’Alfred Bobbet, elle date du 19e siècle.

Au Parlement du Canada, comme dans les provinces et les territoires, et jusque dans les mairies, même pas d’élections à plusieurs tours, et aucune forme de représentation proportionnelle : la plupart des gouvernements sont illégitimes, avec un ensemble de députés «élus» à un tour, par un total de voix minoritaire souvent dans les 30-40%. La durée maximum d’un mandat gouvernemental canadien est fixée à cinq ans.

Tous les niveaux de gouvernements au Canada se retrouvent ainsi, presque toujours, avec des majorités absolues de députés d’un même parti, des majorités parfois écrasantes – sauf épisodes de gouvernements minoritaires, mais ces derniers sont toujours caractérisés par les mêmes déséquilibres de représentation antidémocratiques criants.

Les majorités absolues de députés d’un même parti , qui forment le gouvernement (plus de 50% des députés élus), ne représentent que rarement 50% “plus un” du vote exprimé. Aux dernières élections fédérales, celles du 2 mai 2011, le Parti Conservateur du Canada de Stephen Harper a obtenu une majorité absolue de députés avec seulement 39% des voix exprimées en faveur des députés de ce parti! Ce parti domine maintenant le Parlement canadien pour cinq ans, alors que plus de 60% des électeurs canadiens ont voté pour d’autres – ou même contre – le Parti Conservateur!

Il n’existe pas de loi du rappel (sauf, maintenant, et uniquement, en Colombie Britannique; lien : Referenda, Recall, Initiative) permettant de dégommer des représentants qui ne font pas ce pour quoi on (pense qu’on) les a «mandatés» en votant : on en est réduit, par une sorte d’hypnose, toujours, à les endurer activement ou passivement, et le mal que ces «élus» peuvent faire ouvertement, ou dans l’ombre, se renforce d’élection en élection. On peut parfois infléchir leur cours des choses mais l’énergie déployée est énorme, et on est jamais certain que leurs acquiescements ne sont pas des faux-semblants. Nos volontés sont vampirisées, décennie après décennie.

On nous autorise maintenant, au Québec, à enregistrer des pétitions et à les soumettre aux « représentants » du pouvoir politique, mais ces pétitions n’ont aucune force légale contraignante, à un degré ou à un autre, sous une forme ou une autre. Trace ton x, signe ton nom, cause toujours.

Le premier ministre n’est élu que par une fraction de l’électorat de sa propre circonscription de député. Sa représentativité réelle est d’un invraisemblable nanisme. Mais dû au simple fait qu’il est le chef du parti artificiellement majoritaire par le nombre de députés de ce parti «élus» à un tour, il  jouit d’un pouvoir de chef d’État élu au suffrage universel, comme s’il avait été élu par l’expression du vote de l’ensemble des citoyens du territoire concerné! Ce premier ministre non-élu par la population jouit d’un pouvoir usurpé de chef d’État, auquel s’ajoute la fameuse «discipline de parti» imposée par le premier ministre et à laquelle les députés se soumettent comme des pions depuis des décennies.

Ce n’est pas, littéralement, une centrale nucléaire, mais c’est un centre aux radiations duquel les Terriens, présentement, n’échappent pas. Pas encore. C’est le Siège social de La Banque des Règlements Internationaux, à Bâle, en Suisse, le vatican des banques centrales (qui sont entre les mains du privé, il faut toujours le souligner: le contrôle du privé sur les États du monde est donc immense, et c’est comme ça depuis longtemps). On dirait une sorte de temple. Ce design architectural me chicotte depuis que je le connais. On pense à une sorte de culte. «Nucléaire», «solaire»? Ou quoi? Bref : vous avez voté pour eux?…

Ces pions-députés ne représentent plus tant leurs électeurs que le pouvoir démesuré du premier ministre qui, lui, en plus de céder aux pressions corruptrices et occulte des lobbys corporatifs, transmet aux députés les diktats du ministre des finances, lequel est la courroie de transmission, au premier ministre, des desideratas des grands prêteurs privés. (En d’autres termes, en passant, l’État est privatisé depuis longtemps, le pouvoir sur la monnaie lui échappant complètement aux mains des prêteurs privés – qui ultimement, en amont, sont les Banques Centrales. Pas un cent noir qui circule qui ne soit prêté par elles. À intérêt! Ce qui fini toujours par tuer la valeur de la monnaie. Vous avez voté pour les Banques Centrales – ou pour que nos États nous livrent à elles, pieds, poings et biens liés?)

Le pouvoir politique est un pouvoir fondamentalement aliéné des citoyens voteurs, et c’est aussi un pouvoir essentiellement corrompu puisque la monnaie est contrôlée par la mafia privée des banques centrales, et non par l’État (un État qui, lui aussi, échappe aux voteurs, comme on l’a vu …). D’où la dette, les dettes, les taxes pour payer les intérêts sur la dette et les «services» aux lobbys, les services aux citoyens aussi (il en faut tout de même), des services qui rétrécissent d’année en année, ou qu’on semble vouloir saboter, et en cas d’inondations on donne l’ordre à l’armée de rouler au nez des sinistrés sans leur prêter main-forte afin de ne pas faire concurrence à l’entreprise privée (ça s’est passé exactement comme ça, on l’a vu, en mai 2011, lors des inondations monstres en Montérégie, au Sud de Montréal, c’était cruel, sadique et débile en même temps, sans coeur, à vomir) …

Il faut noter ici que la seule chose qui soit constitutionnellement obligatoire, parmi  celles mentionnées plus haut, est la durée maximum de cinq ans d’un Parlement ou d’une législature. C’est tout. En d’autres termes, toutes les aberrations que j’ai énumérées sont entretenues de mauvaise foi par les pouvoirs et pourraient être balayées si on était démocrate: par exemple, une grève générale de plusieurs semaines, calme, sereine et déterminée, et un million de personnes dans la rue ou autour de l’Assemblée nationale ou du Parlement canadien, et ce jusqu’à ce que les choses changent, c’est un exercice démocratique. Un vrai. Mais on se contente du rituel cyclique, trompeur et paralysant du petit x, et on attend pendant cinq ans d’avoir été goulûment shaftés.

Le pouvoir politique tel qu’on le connait est donc un pouvoir demesuré, abusif. La discipline de parti (discipline de la «ligne du parti» – le «godillot» en France) imposée graduellement partout au Canada (mais aucunement par la Constitution), surtout depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, emprisonne les députés et les soumets en les agglomérant, comme des mouches sur du papier-collant, autour d’un chef d’État – le premier ministre – toujours élu, répétons-le, par une fraction de l’électorat de sa seule circonscription de député. Ce premier ministre jouit pourtant, de facto, d’un pouvoir au moins comparable à celui d’un chancelier allemand en 1933. Il peut même arriver que le premier ministre ne soit « élu » que par une minorité, par moins de 50% des voix exprimées dans sa propre circonscription puisque, d’une part, le nombre de candidats possibles n’a pas de limites (ce qui serait sans problème dans un système à plusieurs tours), et d’autre part parce que les petits x se tracent toujours à raison d’un seul tour de vote, tout ça permettant tous les artifices stratégiques et tactiques possibles par la prolifération des «poteaux», le jeu calculé des allégeances officiellement affichées mais souvent bidons et inventées, et leur habile manipulation médiatique ou médiatisée. On spinne.

Dès le premier tour, les homards sont cuits. Le plus malin gagne. Pas nécessairement le meilleur, c’est le moins qu’on puisse dire. Ainsi est élu le premier ministre, qui n’est jamais qu’un député de circonscription comme les autres; et ce chef d’État, sans légitimité démocratique populaire et universelle, opère dans la toute-puissance (et nous renvoie, à des siècles de distance, à la Boétie qui, à l’âge de 18 ans – drôlement lucide, le flot! – s’interrogeait face au même phénomène dans De la Servitude Volontaire – salut, Étienne!).

«C’que j’fais, ça vous regarde pas! Get out!» Le bureau du premier ministre du Canada, photo Presse Canadienne. Le type ressemble au premier ministre actuel (2011), Stephen Harper.

Et si vous voulez savoir ce que l’usurpateur mijote ou tripotte, vous ne pourrez pas le faire, c’est la Cour Suprême du Canada qui en a décidé ainsi dans un jugement récent datant du 13 mai 2011:

«La Cour suprême du Canada conclut que certains documents provenant du bureau du premier ministre ou des membres de son cabinet, comme des agendas, des notes ou des comptes rendus de réunion, peuvent être soustraits à la Loi sur l’accès à l’information. Dans un jugement rendu à l’unanimité, le tribunal conclut que les cabinets ministériels ne peuvent être considérés comme des institutions fédérales au sens de la loi, comme le sont par exemple des ministères ou des agences du gouvernement. Ces cabinets, dit le plus haut tribunal du pays, ne peuvent être considérés comme faisant partie de l’institution fédérale dont ils sont responsables

À quelle sorte de prêtrise appartiennent-ils? Ces costumes hiératiques ont toujours une dimension rituelle et magique. La cour suprême du Canada comprend neuf juges. Composition de la Cour suprême du Canada au 13 mai 2011, d’après le site de la Cour suprême: Rangée arrière: Marshall Rothstein, Rosalie Silberman Abella, Louise Charron, Thomas A. Cromwell. Rangée avant : Marie Deschamps, William Ian Corneil Binnie, Beverley McLachlin (juge en chef du Canada), Louis LeBel, Morris J. Fish. Incidemment, William Binnie et Louise Charron ont annoncé, le 13 mai (2011) dernier, qu’ils quitteraient leur poste bientôt. La photo pourrait dater de 2009. Photo Philippe Landreville.

Au-delà des entrechats sémantiques codés et des fions de cours, le résultat concret est limpide: on confirme que les «représentants» «élus» ne représentent pas les électeurs et ne leur doivent rien; les «représentants» «élus» représentent autre chose, répondent à autre chose, à d’autres instances, mais pas à ceux qui se sont cycliquement déplacés, et se sont donné la peine – bien illusoire, malheureusement – d’aller tracer le petit x rituel dont le seul effet est, toujours, la paralysie. Le reste est faux-semblants. La joke est cruelle. Une cruauté psychologique et mentale persistantes, a cruel hoax.

Nous n’exerçons pas la démocratie. Comment pouvons-nous prétendre vivre en démocratie quand nous ne vivons pas en démocrates. Comment un «démocrate» peut-il tolérer la trahison des représentants de lui-même et des autres – ou leur non-représentativité populaire? Ce n’est plus du paradoxe, c’est de la schizophrénie.

C’est un état de choses déprimant que certains acceptent avec un grotesque enthousiasme, en se félicitant, comme on peut l’entendre souvent, du fait qu’on envoie des militaires à l’étranger pour imposer prétentieusement, par la force, souvent dans le sang, à d’autres, notre pathétique ersazt de démocratie, toujours confondue, de manière molle et flottante, avec le fameux rituel cyclique trompeur et stérilisant du petit x, le fameux «droit de vote». L’instinct démocratique est inhibé, endormi, anesthésié depuis très longtemps. Nous ne sommes pas démocrates. Nous sommes, dans les faits, les esclaves d’un profond interdit de démocratie (une énigme qui ne date pas d’hier). Étonnamment, les Amérindiens du Nord, eux, ne souffraient pas de ce mal étrange (toujours la même énigme qui témoigne certainement d’une conscience différente).

Fragment du Traité de la Grande Paix de Montréal de 1701. «Au niveau diplomatique, la paix de Montréal apparaît comme un fait unique dans toute l’histoire de l’Amérique. Détail étonnant, celui-ci est toujours valide et reconnu comme tel par les communautés amérindiennes … .» Source: cliquer sur le Traité de Paix.

Les immigrants français, dans leur ensemble (pas tous: «tous» est un mot qui s’applique rarement en pratique), furent les plus sensibles aux valeurs vivantes qu’ils découvraient en Amérique du Nord, ce qui irritait les autorités françaises de la métropole et les quelques pions que ces autorités entretenaient en Nouvelle-France. Les Franco-Indiens étaient partout chez eux en Amérique du Nord. Dans l’ensemble, les Canadiens ne convertissaient pas les Amérindiens, ni les Amérindiens les Canadiens, il se passait autre chose: une sorte d’osmose. Chose certaine, du côté français, on semblait apprécier la liberté, et on l’absorbait, et on s’y absorbait, à l’échelle de l’Amérique du Nord, loin vers l’Ouest, le Nord, le Sud jusqu’à l’embouchure du Mississipi, loin, loin, très loin, the sky was the limit. Et comment! Personnellement, j’aurais fait la même chose full speed.

À ce propos, on trouve ceci sur Wikipedia:

«Au Canada de nos jours, Métis (avec majuscule) désigne un peuple autochtone habitant principalement l’ouest du pays, descendants des femmes cries, ojibwés, saulteaux et d’hommes français, ou écossais et anglais venus pour exploiter la pelleterie. Toutefois, il est admis que les colons français sont, essentiellement, ceux qui se sont le plus métissés au cours de l’histoire avec les autochtones, amenant plusieurs auteurs de différentes époques à associer automatiquement le terme métis aux métis francophones, tellement ces derniers furent majoritaires. De plus, l’histoire démontre que les métis, majoritairement catholiques et francophones, ont désiré doter leur province nouvellement fondée, le Manitoba, de ces mêmes caractéristiques. Il y a aussi des Métis en Ontario, en Saskatchewan, au Québec, et au Labrador

On trouve aussi ceci sur cet autre site:

«Unions between French and Indians nourished the daily life of New France. Whether “free” liaisons or “concubinage,” Christian marriages blessed by missionaries, or marriages “in the manner of the country” (that is, according to Indian ritual), mixed unions were favored for many reasons. French policy encouraged intermarriage throughout the 17th century, but not in the following century. … Franco-Indian children, usually raised by their mother, assimilated into Indian society. In the interior of the continent, although the missionaries denounced consorting with Indian women, many military officers and coureurs de bois did so …»

En d’autres termes, le mot d’ordre était: «On fera bien ce qu’on voudra … »

Héritier de la vaste mouvance franco-indienne d’Amérique du Nord, Louis Riel, leader légendaire de la Nation Métis, né le 22 Octobre 1844, fut pendu par le Canada anglais, sous John A. MacDonald, le 16 November 1885. Louis avait dirigé deux mouvements de résistance contre le gouvernement canadien pour protéger les droits et la culture des Métis. (Aperçus biographiques et historiques: cliquer.)

Les immigrants français, les Canadiens, étaient remarquablement sensibles à ce qu’ils découvraient au contact des Amérindiens et le métissage qui s’ensuivit fut considérable. C’est ce qui explique, on le sait, le fait que la langue de la Nation Métis, le métchif ou mitchif (orthographe anglais: «michif»), est une langue franco-crie avec des apports d’autres langues amérindiennes. Le métchif est encore parlé par les descendants des Métis, essentiellement dans l’Ouest du Canada et dans le Nord des États-Unis.

Il n’y eut jamais d’autre nation métisse, au nord du Rio Grande, que cette Nation Métis franco-crie. Il n’y eut jamais de «nation métisse» anglo-amérindienne, ni encore moins de langue «anglo-crie». Sauf exceptions, les Britanniques étaient foncièrement séparatistes, apartheid-minded, hostiles aux autochtones comme aux francos, et la Nation Métis franco-crie fut détruite par le Canada-anglais au dix-neuvième siècle, et le leader Métis, Louis Riel, fut pendu.

Note: Dans toute cette histoire, à partir d’une certaine période, la présence des Irlandais francisés – souvent depuis très longtemps – est très grande. Environ 40 pour cent des Québécois francophones auraient aujourd’hui des ancêtres irlandais. On trouve au Québec et au Canada-français un grand nombre de noms de famille d’origine irlandaise: Casey devient Caisse ou Caissie, Doray devient Doré, Dillon devient Dion, Reilly, ou O’Reilly, devient Riel; ce dernier patronyme irlandais francisé pourrait remonter à 1701, et même à 1649, etc. Rien d’«ethno-centrique», ici: la franco-indianité était, d’abord et avant tout, porteuse d’une vision, une vision qui prenait graduellement forme et corps et transcendait, en même temps, toute notion de «phylum génétique».  Lien ;   Irlando-Québécois, Irlando-Canadiens.

La Grande Paix de Montréal de 1701. (Under Fair Use; Source: © Pointe-à-Callière, Musée d’archéologie et d’histoire de Montréal 2002. Tous droits réservés.)

L’assassinat mercantile et étatique de Louis Riel vers la fin du XIXe siècle par les «atrabilaires» canadian marquait la fin d’un courant nord-américain fondamentalement contraire, radicalement opposé, dans le vif des choses, des échanges, des activités, des affections, des organisations, au racisme britannique. C’était vraiment la fin. Les Britanniques avaient déjà fait alliance auparavant, dans les décennies qui suivirent la chute de la Nouvelle-France, avec le clergé canadien-français pour, d’une part, acculturer les amérindiens et les avilir, tout en gardant les francos à distance des autochtones – et de la France – et dans la soumission aux autorités britanniques. Cet avilissement acculturant et cruel, entre autres pour les Amérindiens, se poursuivit après la destruction des organisations de la Nation Métis. On appelle ça «déchéance», et je suis d’avis qu’elle fait encore partie des zones d’ombres de la psyché canadienne-française et québécoise – tout comme l’osmose franco-indienne refoulée qui s’exprime en surgissant parfois en littérature:

Le vol incendié de l’Amérindie
file en nous comme une comète.

L’Amérindie scintille.
Dans la salive de ma bouche,
dans les larmes salées de mes yeux,
dans le velours ondoyant de mon coeur,
dans le ciel qu’elle sillonne d’un éclair qui tonne,
dans le ciel qu’elle embrase d’une brûlure divine,
l’Amérindie scintille,
scintille,
scintille,
libre dans l’immortalité des temps,
libre dans l’inoubliable souvenir qui ne cesse de s’étendre,
libre dans la stupéfiante persistance de sa foudre.

(Extrait de La Stupéfiante Mutation de sa Chrysalide)

*

Louis XV, roi de France en 1763. Tableau de Hyacinthe Rigaud, peint en 1730.

Il faut se rappeler certaines évidences et méditer sur leur sens. Il faut savoir d’où l’on vient. Il faut parvenir à bien éprouver la nature profonde de ce qu’on a perdu si on veut retrouver le trésor, le vrai. À l’arrivée des Européens, sur le territoire nord-américain tel que décrit auparavant, on ne trouvait pas de fonctionnaires, de militaires, de ministres, de rois, de reines, d’inquisiteurs, de pompiers, de policiers, de taxes, de percepteurs de taxes, de papes, de banques centrales, de petits hommes verts, on ne trouvait pas de frontières délimitées au centimètre près – les territoires étaient vitaux, ils s’attribuaient naturellement par l’usage, ils n’étaient pas découpés en petits morceaux maniaquement, mesquinement notariés, cadastrés, et tondus tous les week-ends au tracteur par des obèses compulsifs pathétiquement endettés qui font ça entre deux shottes passivement absorbées de Tout l’Monde en Parle, et que la vue d’un pissenlit qui persiste ingénuement, ou d’une plante sauvage qui le nargue de toute sa sève et de toute sa résilience, déprime, enrage, fait rougir de honte, terrorise ou terrasse d’une crise cardiaque de classe moyenne.

Il n’y avait pas d’État. Il n’y avait pas de propriété privée – la propriété était commune. Il n’y avait pas non plus de famille comme on l’entend aujourd’hui. Il n’y avait pas de surpopulation. L’allaitement maternel et un certain nomadisme souvent adrénalisant y étaient certainement pour quelquechose. L’Amérique n’était pas encore une immense prison électrifiée, droguée, contrôlée, surpeuplée de zombies pathétiques coupés de leur corps et de leurs instincts et sous constante (et massivement consentante) hypnose médiatique, corporative, étatique. C’était un autre monde, un nouveau monde pour nous, oui, mais ce «nouveau monde» était très ancien. Il n’y avait pas de pollution non plus, la nourriture était fraîche, saine, surabondante, dans certains cas les embouchures de rivières en étaient littéralement débordantes, on l’a décrit, et cette nourriture ne coûtait rien et n’était la propriété privée de personne.

Ce n’était pas une utopie. C’était la réalité. Elle a été détruite. La révolution industrielle, sa brutalité inhérente, l’avidité triomphante, beuglante, voire cultuelle, y ont largement contribué.

Les sociétés nord-amérindiennes étaient des sociétés sans pouvoir central. Des sociétés qui ne se déclaraient pas continuellement, pompeusement, prétentieusement, «libres et démocratiques» : elles n’avaient pas besoin de le faire, ni de rédiger des chartes de droits et libertés, des chartes truquées, des fausses chartes de droits (lire ici, ici, ici ) pour se le faire croire, car ces sociétés étaient démocratiques, égalitaires, libres dans les faits, à un degré qui, aujourd’hui, terrifierait nombre de nos contemporains et les précipiterait vraisemblablement dans la panique et l’angoisse: nous avons été, il y a longtemps, in illo tempore, affectivement, profondément rivés, cloués au contrôle des establishments jusque dans les profondeurs de nos «systèmes nerveux». Un perpétuel fix qui se perpétue et continue à nous enchaîner psychiquement. L’Amérique du Nord n’a pas pu nous guérir de nos compulsions de contrôles subis ou appliqués – c’est plutôt nous qui avons détruit la promesse.

C’est bizarre, mais je ne peux m’empêcher de l’imaginer en train de tondre son parterre en bermudas.  C’est Louis XVI. Portrait d’un monsieur honorable et poli, qui avait une belle carrière derrière lui et de belles décorations de métal par-devant, de belles dettes personnelles bien grasses (la France lui appartenait), et qui a compris trop tard ce qui se passait parce qu’il était naïf. Il y avait pourtant eu 1776, en Amérindie – et ce n’était pas un hasard: la démocratie s’y pratiquait naturellement depuis des milliers d’années, fallait s’attendre à quelquechose, à une imitation d’un ordre ou d’un autre; comme on dit, «le climat, ça influence son homme». Un peu, beaucoup, ou passionnément.  Dépendant. Et l’imitation «d’un ordre ou d’un autre», en France, c’est arrivé un peu plus tard, en 1789, ça s’est appelé la Révolution Française, délirante, meurtrière et génocidaire (la Vendée) — et le gentil monsieur naïf a été guillotiné.  Un crime sordide. Dont beaucoup sont encore fiers.   J’aime pas. Le tableau date de 1786. Il est d’Antoine-François Callet (1741-1823).

D’importants segments des populations s’imaginent démocratiques, elles se disent démocratiques, parfois elles s’en réjouissent, on leur a dit qu’elles «vivaient en démocratie» et elles répètent mécaniquement ce qu’on leur a mis dans la tête et elles y croient. Encore. Quoique le rituel cyclique du petit x paralysant semble perdre sensiblement de son attrait. La tendance fluctue mais semble, à long terme, s’accentuer: on aime de moins en moins «voter». On «néglige». Ça se traduit par un buzzword chez les bien-pensants: on dit que «les gens» deviennent «cyniques».

Je ne m’étendrai pas trop sur ce buzzword qui relève du massmédiaspeak. Mais cette «aliénation électorale», qui peut se comprendre de diverses manières, témoigne certainement d’un écoeurement, et c’est loin, à tout prendre, d’être, de n’être que, un mauvais signe. Quand on est écoeuré par quelque chose, vous avez remarqué (on va faire une grosse lapalissade), on a tendance à s’éloigner de la source de l’écoeurement. Les bien-pensants semblent ne pas s’en rendre compte (ils sont “sous-lapalissadiens”). En effet, c’est de «ces gens», qui ont naturellement tendance à s’éloigner du tas de fumier pour mieux respirer, dont les bien-pensants massmédiatisants et massmédiatisés disent qu’ils sont «cyniques» …

Est-ce un écoeurement qui monte du fond des temps? Qui vient du fait de sentir qu’en dépit de tout les discours qu’on nous sert ou qu’on se sert mutuellement sur la «démocratie», cette soi-disant «démocratie» n’a jamais été qu’un fantasme ritualisé et trompeur, et qu’en réalité nous sommes toujours psychiquement enchaînés aux pouvoirs et aux soumissions que l’on avait pourtant physiquement quittés en quittant l’Europe et, pour un temps trop court, psychiquement quittés au contact de l’Amérindie? Chose certaine, d’importants segments des populations finissent par constater que le ixage cyclique du bulletin de vote, et encore plus dans le système de votation à la britannique, ça change pas grand’chose – en fait, ça ressemble à une pompeuse, prestigieuse arnaque.

*

Québec fut aux deux tiers détruite par les bombardements anglais qui durèrent trois mois en 1759.  Vue d’une partie de la ville de Québec après l’entrée des Britanniques dans la ville. Au centre, ironiquement, c’est l’église Notre-Dame des Victoires. Qui existe toujours. Elle fait la nique au sort, quoi – et à Voltaire… C’est une gravure de Richard Short, un officier britannique qui fit campagne sous le commandement du général anglais Wolfe, lequel fut tué lors de la bataille des Plaines d’Abraham. Montcalm, le général français, fut aussi mortellement blessé. Nous aussi, mais on a survécu. La gravure aurait été réalisée par Short alors qu’il était en garnison à Québec en 1759-1760, après la chute de Québec. La gravure fut publiée pour la première fois en 1761 à Londres.

La société libre et démocratique que les Européens trouvèrent en Amérique, cette société-là, les Britanniques n’en voulaient pas et l’ont détruite.

Les alliances, les liens franco-indiens d’Amérique du Nord, ont été graduellement détruits après la catastrophe de la conquête britannique de l’Amérique du Nord, après la chute de Québec et de Montréal – et de l’Inde aussi à la même époque. Le 23 juin 1757, les troupes britanniques du général Robert Clive défont les troupes de l’alliance franco-indienne (en Inde) à la bataille de Plassey (Pôlashir Juddho) aux abords du petit village de Palasî au Bengale. Le 15 janvier 1761, le général britannique Eyre Coote s’empare de Pondichéry (Puducherry), dans le Sud-Est de l’Inde; Pondichéry a résisté pendant un an. Par dépit, la ville sera ravagée et détruite par Lord George Pigott en 1761 –  comme Québec avait été ravagée en 1759 par trois mois de bombardements anglais.

Au même moment qu’à Québec, Pondichéry (Puducherry) va être ravagée et détruite par Lord Pigott en 1761, après que la ville ait résisté pendant un an. Pondichéry mettra des dizaines d’années à s’en remettre. Cette illustration représente les ruines de Pondichéry en 1769, environ huit ans après sa destruction.

Pondichéry, c’est le dernier épisode en Inde. La conquête des deux étendues continentales, indienne de l’Inde, amérindienne d’Amérique du Nord, était l’objet essentiel visé par la Banque d’Angleterre (entre les mains de banquiers privés depuis sa fondation en 1694) et le gouvernement britannique de l’époque. La Guerre de Sept Ans (que les Américains nomment, beaucoup plus justement, on l’a dit, The French & Indian War … ) allait ainsi aboutir à la création du premier véritable empire mondial, l’Empire britannique.

Frappant de constater que les destins géopolitiques de l’Inde et du Québec, leur sort, aient pu être jadis aussi étroitement associés. Les deux n’ont-ils d’ailleurs pas porté longtemps le même nom?

Le chef amérindien ouataouais Pontiac se battit au nom de l’alliance franco-indienne. Il mit le siège devant Détroit en 1763, l’année du Traité de Paris qui cédait la Nouvelle-France à l’Angleterre, et soutint une rébellion féroce contre les Britanniques jusqu’en 1766. Il mourut assassiné par un indien Peoria en 1769, vraisemblablement un tueur à gages à la solde des Britanniques. Portrait par John Mix Stanley.

Les alliances franco-indiennes ont été graduellement défaites ou détruites par les Britanniques après 1759 et surtout après le Traité de Paris de 1763 qui cédait le Canada à la couronne britannique. Le chef amérindien Pontiac continua à se battre au nom de l’alliance franco-indienne jusqu’en 1766. Mais à partir de ces dates, 1759, 1763, 1766, ou de cette période, toute la politique britannique – et je pense qu’elle se perpétue aujourd’hui au Canada – a été d’isoler l’un de l’autre les deux groupes, les Amérindiens et les Canadiens (les descendants des immigrants français) dont la fusion et la liberté avaient, à l’échelle de l’Amérique du Nord, si longtemps défié la Banque d’Angleterre, les armées qu’elle finançait, le chauvinisme britannique et autres William Pitt – tout en irritant considérablement le pouvoir français d’Europe lui-même.

Éventuellement, le Canada anglais imposera une forme d’apartheid aux Amérindiens avec la Loi sur les Sauvages de 1876, devenue la Loi sur les Indiens (Indian Act), une loi infâme qui existe encore et qui créait les réserves indiennes.

Kateri Tekakwitha

Sainte Kateri Tekakwitha (Source : cliquer)

Puis le Canada anglais, sous John A. MacDonald, détruira la nation Métis autour de 1885. On ne peut pas séparer l’Amérindien du Blanc ou le Blanc de l’Amérindien quand leur osmose est si intime qu’elle coule et vit dans le sang même: il faut frapper les personnes, interdire leur regroupement organisé ou organique, détruire des corps et surtout celui du leader. Le leader Métis Louis Riel sera pendu en 1885.

C’était la fin d’un phénomène d’interaction féconde, d’osmose, dans les faits, entre Amérindiens et descendants de Français (ou «Canadiens», comme on nommait ces descendants à l’époque). Le racisme cruel, prétentieux, dominateur, des Britanniques imposait dorénavant sa loi. Là où il y avait eu osmose, vint s’établir, par ingénierie légale et sociale – et religieuse – un conflit sourd, latent, entre Amérindiens et descendants des immigrants de France. Pas chez tous : «tous», ça n’existe en rien et nulle part. Mais la distance et l’aliénation allaient tout de même s’imposer longtemps et les conséquences en furent complexes, douloureuses, nocives – autant pour les Canadiens-français que pour les Amérindiens. Et pour tous les autres aussi, si seulement ils pouvaient s’en rendre compte.

Portrait de Marie de l'Incarnation attribué à Hugues Pommier, 1672, Québec. Le tableau rappelle le style naïf (les yeux, entre autres) de Pierre le Ber qui a peint, entre autres, un extraordinaire portrait de Marguerite Bourgeois.

Portrait de Marie de l’Incarnation, attribué à Hugues Pommier, 1672, Québec. Le tableau rappelle le style naïf de Pierre Le Ber (les paupières, les mains) qui a peint un extraordinaire portrait de Marguerite Bourgeois. (Source : Archives des Ursulines de Québec.)

[ Note :  « … par ingénierie légale et sociale – et religieuse … » : Il faut souligner qu’il y a une grande différence entre le franco-christianisme de la Nouvelle-France, celui d’avant la chute de Québec, d’avant le Traité de Paris, d’avant l’assassinat de Pontiac, etc., le franco-christianisme de Champlain qui rêvait de créer une nouvelle nation en unissant graduellement les Amérindiens et les Français (la nation Métis, qui procède de cette vision, fut militairement détruite au XIXe siècle par les troupes canadiennes-anglaises) — il existe une grande différence entre le franco-christianisme de la Nouvelle-France, et la religion catholique officielle telle qu’elle s’imposa après coup, surtout à partir du XIXe siècle, et qui collabora, avec les Anglicans, les Prostestants, etc., à l’acculturation cruelle des enfants Indiens qui faisait aussi partie de la destruction graduelle des alliances franco-indiennes. ( Il n’y eut pas que ça, loin de là, mais il y eut ça, il y eut décadence, ce fut terrible, ça l’est encore. )  Champlain était un visionnaire et un mystique, un véritable homme d’action, un pratiquant spirituel comme Marie de l’Incarnation, comme Marguerite Bourgeois, comme l’Iroquoise Kateri Tekakwitha, etc. ]

Aujourd’hui, ce qui reste de cette civilisation naissante franco-indienne abattue en plein vol et qui ne cesse de scintiller dans la mémoire profonde, c’est une superstition de la liberté et de la démocratie représentée entre autres par ce petit x auto-hypnotique que l’on trace sur un bulletin de vote, imprimé par une machine, à côté du nom d’un «candidat» imposé par un parti, et qu’on ne connait pas, ou qu’on connait mal, et très souvent, très, très mal …

Et la Révolution industrielle, elle, dont les conséquences «ont été un désastre pour la race humaine» (Ted Kaczynski, 1995), semble vouloir nous rachever tous dans son interminable délire suicidaire.

Il nous faut autre chose. Autre chose.

Meanwhile, l’Amérindie scintille, toujours vivante en nous, aux flancs de ce monde, comme une shakti verte ou diamantine, comme une mutation qui vient ou qui fait signe, comme l’Espérance d’Apollinaire …


Notes en vrac :

1 –

Source: Note de Loup K.

Il semble que les Britanniques commencèrent à prendre le dessus sur les Franco-Indiens d’Amérique du Nord, au dix-huitième siècle, à partir du moment où ils acceptèrent, en dépit de leur racisme et de leur répugnance à le faire, de s’allier à certaines tribus de la Confédération Iroquoise des Six Nations, de recourir à leurs services, et d’adopter certaines de leurs méthodes de combat.

2 –

Source : Métis – sur Wikipedia.

«Au Canada de nos jours, Métis (avec majuscule) désigne un peuple autochtone habitant principalement l’ouest du pays, descendants des femmes cries, ojibwés, saulteaux et d’hommes français, ou écossais et anglais venus pour exploiter la pelleterie. Toutefois, il est admis que les colons français sont ceux qui se sont le plus métissés au cours de l’histoire avec les autochtones, amenant plusieurs auteurs de différentes époques à associer automatiquement le terme métis aux métis francophones, tellement ces derniers furent majoritaires. De plus, l’histoire démontre que les métis, majoritairement catholiques et francophones, ont désiré doter leur province nouvellement fondée, le Manitoba, de ces mêmes caractéristiques. Il y a aussi des Métis en Ontario, en Saskatchewan, au Québec, et au Labrador.

«Le Métis le plus célèbre du Canada est Louis Riel qui négocia avec le gouvernement canadien la création de la province du Manitoba et qui mena deux « rébellions » (plusieurs les considèrent comme de légitimes mouvements de résistance, et la première ne reçut le titre de rébellion qu’après sa conclusion) contre les gouvernements britannique et canadien. Après la seconde rébellion, des spéculateurs réussissent à déposséder les Métis de leurs terres en exploitant un programme établi par le gouvernement canadien pour acheter ces terres.

«Le gouvernement canadien ne reconnaît pas les Métis comme « première nation », mais la constitution canadienne de 1982 les reconnaît comme peuple autochtone, ce qui leur permit de regagner des droits traditionnels, par exemple les droits de chasse.

«Différentes communautés métisses parlent différentes langues. Certaines parlent une variété de français nommée métchif (mitchif, mechif ou michif), mais que les linguistes nomment français métis, pour la distinguer de la langue mixte français/cri du même nom parlée par d’autres communautés et souvent méprise pour un langage. D’autres communautés parlent l’anglais métis, le cri métis ou le saulteaux/ojibwé métis. Les écoles établies par l’église catholique se consacrèrent à remplacer cette langue par le français standard, et peu de gens le parlent encore aujourd’hui. Actuellement, l’anglais est souvent employé par les Métis.

«2Du fait d’une définition peu précise du peuple Métis, la population concernée est difficilement estimable. Les estimations varient de 300 000 à 800 000 personnes.»

3 –

Source : ici.

«Unions between French and Indians nourished the daily life of New France. Whether “free” liaisons or “concubinage,” Christian marriages blessed by missionaries, or marriages “in the manner of the country” (that is, according to Indian ritual), mixed unions were favored for many reasons. French policy encouraged intermarriage throughout the 17th century, but not in the following century. In attempting to integrate Indians into French society, this policy compensated for the lack of European women and built on the propensity of the chiefs to marry their daughters to French merchants. Franco-Indian children, usually raised by their mother, assimilated into Indian society.

«In the interior of the continent, although the missionaries denounced consorting with Indian women, many military officers and coureurs de bois did so. Indian women were equally valued for the services they provided, such as food preparation, clothing manufacture (mocassins, leggings, belts, and so on), the harvest of medicinal herbs, and the preparation of hides.»


© Copyright 2010, 2011 Hamilton-Lucas Sinclair (Loup Kibiloki, Jacques Renaud, Le Scribe), cliquer


«Un univers clandestin d’une ampleur insoupçonnée.» Rapport Duchesneau, la Corruption au Québec. Texte intégral.


Le Petit x du vote: Acte de liberté – ou Pacte de soumission?    –    Nos démocraties: Liberté ou Soumission volontaire?    –


Canada, Québec, Ontario …  un proto-totalitarisme souterrain persistant.   –   Canada : Pouvoir dérogatoire canadien et pouvoir dérogatoire hitlérien sont identiques.   –

Déclaration universelle des droits de l’Homme – Nations-Unies. Texte complet et intégral.

Depuis 1982, le Parlement canadien – tout comme chacune des législatures du pays –  ont le pouvoir constitutionnel de violer, sans aucun recours légal possible, au moins 18 des 30 articles de la Déclaration universelle des droits de l’Homme des Nations-Unies, soit les articles suivants – et ce ne sont pas les moindres 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 17, 18, 19, 20, 26, 29.

Ce pouvoir dérogatoire canadien, c’est l’article 33 de la Charte des droits et libertés canadienne de 1982, qui fait partie de la Constitution canadienne :  Charte des droits et libertés du Canada (1982; lire l’article 33 en allant à la page 48)  ;  English : Canadian Constitution Act, 1867-1982 (1982; go to page 47, read article 33)

 Documents de référence – La d’Habilitation nazie mars 1933, pouvoir dérogatoire québécois (1975), canadien de 1982.  Essentiellement, les extraits pertinents de la Charte québécoise, de la Charte canadienne, et la Loi d’Habilitation allemande de mars 1933 au complet.


Milgram, la torture, l’abîme de l’obéissance. Les candidats sont légion.   –   Le danger d’être canadien, le danger d’être québécois

Québec: la clause dérogatoire et la loi 204.    –     Collusion : Karl Péladeau à Hydro-Québec et la Loi Labeaume-Maltais (loi 204)


Arrêtez de raser les parterres et de massacrer les plantes sauvages. Plus de 500 espèces de plantes en danger au Québec.

Terrorisme domestique et destruction de potagers par les municipalités : Aux profits de quel lobby ?   –    Invasions de domiciles : Tout se passe comme si on voulait abolir la légitime défense.

Formule 1 et chaises roulantes : Non à la pollution sonore et sciante


L’avortement, le foetus, Morgentaler et la peine de mort : les holocaustes préventifs

Les femen et la Ressurgence de la symbolique nazi, cruelle, et totalitaire  ( Petite chronique du chaos présent )

Vers une harmonie d’enfer : harcèlement, faux viols, chaos du genre : Les fausses accusations de harcèlement sexuel devraient augmenter en France, stimulées par la Loi Belkacem de 2012. La théorie du genre dans la loi Belkacem de 2012.  Québec : Bertrand Saint-Arnaud et la théorie du genre en catimini, une entrevue radio.


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